Brouhaha assourdissant, soleil rayonnait. Une chaude journée dans la capitale, comme on en voyait si souvent en cette saison. Une foule immense était amassée dans la capitale, que ce soit des marchands, chasseurs, sorciers, elfes. On pouvait même apercevoir quelques animaux, certains ayant pris forme humaine, tendis que d'autre résidaient sous forme de gigantesque tigres et loups. Les dragons évitaient sûrement de se poser là où la population était à son zénith. Parmi tous les bavardages, les accolades, les « IL EST BON MON POISSON », Azael se déplaçait furtivement, comme un vampire redoutant le soleil. C'était presque ça à quelques détails près : il s'agissait d'un loup, et ce qu'il redoutait, ce n'était pas le soleil mais la population en elle même. C'est fou comme c'est dangereux, une population, surtout en panique. Alors histoire de ne pas se faire remarquer, il valait mieux rester discret, surtout lorsqu'on était un canidé aux yeux rouge sang et aussi grand qu'un étalon de bon âge. Enveloppé dans un manteau long tout ce qu'il y a de plus banal, le jeune homme tentait d'atteindre une zone d'ombre, histoire de pouvoir se repérer. Il détestait la foule, et c'était clair qu'il n'était pas dans son élément. Il était impossible de faire trois pas devant soit sans se faire bousculer ou heurter brutalement, et la meilleure façon (et la plus rapide aussi) de se frayer un chemin était de suivre le courant. Ou de se mettre dans le dos de quelqu'un à la carrure puissante.

Azael avait choisit la seconde solution, et c'était assez sympathique à faire : tendis que le gros lard devant lui s'attaquait à la foule en mouvement pour passer, le jeune canidé se contentait de le suivre sans dire mot, en profitant tout autant du passage frayé. C'était chouette, mais sans compter les quelques roublards du coin qui regardaient avec des yeux experts les courants humains en cherchant les gros poissons. Azael avait sembler leur plaire, car lorsque celui-ci immergea enfin de la marrée humaine, le poids de sa bourse d'argent avait vraisemblablement disparu. Le jeune garçon se figea un instant, un sourire peut sympathique sur le visage. En se félicitant mentalement d'avoir penser à mettre ses enceins soporifiques avec ses quelques pièces, le canidé en usa à son odorat d'animal sauvage pour suivre sans mal les voleurs. Ils avaient touchés à quelque chose qu'ils n'auraient pas du. Mais le pire de tout, c'est qu'au lieu de retourner en sécurité dans la foule, ils s'étaient éloignés vers des ruelles plus reculées et assombries. Et bien, soit. Laissant échapper un grognement de sa gorge, Azael prit un pas rapide, le même sourire peu engageant sur la figure. Il suivait sans mal l'odeur, bien qu'entremêlée avec plusieurs autres. Leur butin devait être pas trop mal, encore. Le jeune canidé avait quelques heures seulement pour agir, bien que c'était largement suffisant. Il avait un petit travail à faire après ça. Tuer une personne ou deux, sûrement. Dérober leur richesse, généralement. Puis tout rapporter à l'employeur. Pour ensuite disparaitre sans laisser de traces.

La vie d'assassin était assez animé, mais il fallait toujours rester prudent. Preuve que les roublards qui venaient pourtant habillement de dérober l'argent de notre jeune loup étaient bien des amateurs. Ils habitaient juste depuis plus longtemps que lui à la capitale, de telle manière à pouvoir s'immiscer sans mal dans les courants humains de la foule. Ils allaient regretter leur imprudence. Très sérieusement. L'odeur se rapprochait, brusquement stoppée dans son élan. Azael ne se posa pas de question inutile : il s'agissait de son argent, peut lui importait de ce qui arrivait aux roublards pendant ce temps. Tant que son argent était sauf. Au détour d'une ruelle, il aperçu enfin un petit groupe de personnes amassées en cercle. Les lèvres du canidé se retroussèrent imperceptiblement pour laisser apparaitre sa belle dentition aux canines pointues. Sans bruit, il s'élança comme une ombre sur le groupe de personne. Une seconde humain. L'autre seconde loup. Une fourrure de jais, des yeux de cendre, des babines retroussées. Sans se faire prié, il bondit sur les roublards avec la force de ses quatre pattes qu'il n'avait pas sentit depuis quelques jours déjà. Il aimait beaucoup sa forme de loup originelle. Bien plus que celle d'humain, en tout cas. Trop occupé à mettre en pièce ces voleurs de grands chemins, Azael s'aperçut d'une présence que l'odeur des hommes avait voilée jusque là. Une fois ces derniers à terre, le loup bien plus grand que nature attrapa de ses crocs la bourse en cuir qui gisait sur le sol. Il en dégageait un arôme très peu perceptible, et pourtant embaumant pour ceux qui savaient sentir. Le canidé darda son regard de braise sur ladite présence, ne la sentant pourtant pas hostile.