Elindir est une personne assez paradoxale. Au premier abord, il peut paraitre méchant, insensible, désintéressé et même presque glacial avec les personnes qu'il vient de rencontrer mais, en réalité, et dans la mesure du raisonnable, c'est un homme tout à fait charmant. Certes, lorsqu'il rencontre une personne pour la première fois, il peut être très distant ; Certes, lorsqu'il se retrouve face à une personne qu'il n'apprécie vraiment, absolument pas, il peut être très désagréable ; Mais malgré tout, s'il ne lui arrive rien de spécial, il est incapable de faire de mal à une mouche. Tous ses amis disent de lui qu'il a un bon fond même s'il est vrai qu'il a du mal à exprimer ses sentiments et qu'il n'est pas toujours très attentionné. Lui chercher des noises reste tout de même une mauvaise idée car, même s'il n'aime pas se battre et qu'il préfère de loin la théorie à la pratique, il est tout de même un sorcier élémentaire spécialisé dans l'élément foudre, il sait donc se défendre et, qui plus est, pas plus mal que ça. Néanmoins, sa magie lui sert, généralement, plus à allumer des bougies et à tester des formules qu'à se défendre. N'étant impliqué dans aucun plan, aussi vil et sournois soit-il, il n'en a pas réellement une grande utilité.

La famille Isuriand est une modeste famille de sorcier d'Astileï n'ayant jamais eut de ville ou de village fixe. Chaque génération déménageait dans la région qui lui était la plus approprié, qui lui plaisait le plus et où elle avait le plus d'avenir. On peut, en d'autres termes, dire qu'il s'agit d'une famille qui vit avec son temps, s'adaptant aux aléas économiques et politiques du monde qui les entoure. Néanmoins, c'est aussi, et surtout, une famille avide de connaissance. Chaque membre de la famille a essayé de créer ou d'améliorer des choses déjà existantes, que ce soit des potions, des sorts ou encore des objets à essence magique ; Chaque membre de la famille a aussi essayé d'emmagasiner le plus de connaissance possible afin de pouvoir comprendre au mieux le monde qui l'entourait. Enfin, cette famille est une famille dont la majorité des membres maitrise la magie élémentaire. A chaque génération, les adultes apprennent aux plus jeune tout ce qui peut être transmis en matière de magie, ou toute autre chose, en parallèle avec les études que ces derniers font et pendant lesquelles ils apprennent toutes les bases qu'il y a à savoir sur le monde. Cette éducation « familiale » consiste notamment, non pas à approfondir ce qui est vu en cours, mais à apprendre des secrets de familles comme des sorts ou des recettes de potions spécifiques.

Elindir avait vingt-deux ans lorsqu'il mit pour la première fois le pas dans la grande ville d'Elendil, l'une des plus belles villes d'Astileï mais, surtout, la ville où l'économie était la plus florissante, la plus importante. Il avait voyagé pendant des heures afin d'y aller et, à son arrivée, il était crevé, complètement HS. A tel point que dès son arrivée, il décida d'aller dans une auberge, près du port, afin de manger et de se reposer. Son plat terminé, il alla faire ce qu'il avait à faire, aller dans le centre ville afin d'emménager. Il avait acheté, quelques temps auparavant, une ancienne auberge du centre ville. Lui qui avait décidé depuis longtemps d'ouvrir une boutique d'artefacts magique, il était servi. Tout le rez-de chaussez ainsi qu'une partie de l'étage étaient consacrés à son magasin, ainsi, il avait de la place afin d'entreposer tous ses articles en bas et de quoi faire quelques réserves à l'étage. Bien entendu, tout l'étage n'était pas qu'une immense réserve. Non, c'était surtout l'appartement ou le sorcier allait vivre. La pièce au fond à droite faisait office de chambre, la pièce ou se trouvait la cheminée était la cuisine et juste à coté se trouvait la salle de bain, dans laquelle était entreposé un mécanisme fonctionnant grâce à la magie et permettant de se doucher avec de l'eau chaude chaque jour.
Une fois entré à l'intérieur de la demeure, Elindir se retrouva face à un homme qui l'accueillit avec courtoisie à une table. C'était un homme de taille moyenne, barbu du nom de Mr Sorun. Il se leva et alla lui serrez la main avant de s'assoir.

[Elindir] - Bonjour Mr Sorun, comment allez vous?

[Mr Sorun] - Très bien, je vous remercie. Vous êtes venu avec toutes vos affaires afin d'emménager ?

[Elindir] - Oui, exactement. D'ailleurs, je vous remercie de m'avoir vendu un tel établissement en centre ville à un prix si modeste, vous n'auriez jamais dû.

[Mr Sorun] - Ne vous inquiétez pas Mr Isuriand, si vous n'aviez pas été là, personne n'aurait acheté cet endroit. Il faut dire que le nombre de réparation qu'il y a à faire ici est impressionnant, je me demande comment vous allez faire pour tout réparer et tout remettre en place.

[Elindir] - Ne vous inquiétez pas pour ça, ce sera fait en peu de temps.

Il sortit de son sac un parchemin, le posa sur la table et commença à expliquer à l'homme comment il fonctionnait.

[Elindir] - Grâce à se parchemin, le ménage sera vite fait !
C'est un sort transmis depuis plusieurs générations dans ma famille. Il est à utilisation unique mais il est néanmoins très pratique. Avec ce dernier, je peux réparer et ranger n'importe quel bâtisse. Bien entendu, c'est un sortilège très complexe à maitriser et qui demande beaucoup d'énergie mais bon... Ce ne sont que des effets secondaires logiques. Après tout, ce sortilège reste assez compliqué à maitriser, il est normal qu'il ait quelques inconvénients.

[Mr Sorun] - Et bien apparemment, vous avez tout en main. J'y vais donc et je vous souhaite bon courage. Je passerais sûrement lorsque la boutique sera ouverte.

[Elindir] - Aucun problème. Bonne journée, passez quand vous voulez et encore merci !

Mr Sorun partit et Elindir se retrouva seul, au milieu de sa nouvelle acquisition.
Il prit le parchemin qui se trouvait sur la table et le déplia par terre, au centre de la pièce afin de se mettre dessus, debout, marmonnant une incantation des plus étranges. Au bout de quelques secondes, la demeure commença à prendre vie, le bois se reforma là où il avait été mangé par les termites, les pierres tombées des murs se remirent en place et toutes les saletés partirent en poussière avant de sortir, à l'extérieur par l'effet du vent.
Le lieu était comme neuf, il ne manquait plus qu'une bonne décoration et la boutique pourrait enfin être ouverte.

La journée avait commencée depuis déjà plusieurs heures et de nombreux clients étaient passés depuis l'ouverture de la boutique. « Elindir's » faisait fureur en centre ville, ce que son propriétaire vendait était très apprécié des gens. Les potions, notamment, étaient la principale source de revenu du sorcier tant ses décoctions étaient efficaces. Elles étaient rangées dans un coin un peu reculé du magasin et peu lumineux, dans des rayons parfaitement rangés et étiquetés. Potion de métamorphose ici, potion contre la fièvre là, tous les styles de potion pouvaient être achetés. Seules quelques unes d'entre elle, celles étant interdites à la vente et quelques autres, n'étaient pas en rayon. Dans d'autres rayons toujours aussi bien rangés, mais cette fois-ci plus lumineux, se trouvaient de nombreux parchemins de sorts classé par affinité. Les sortilèges élémentaires d'un coté et la nécromancie de l'autre. Enfin, en vitrine et dans une grande partie de la boutique pouvaient être achetés de nombreux et divers artefacts magiques.
Une femme entra dans la boutique. C'était une elfe, de grande taille et, qui plus est, très belle. Elle regarda dans les rayons et alla voir le vendeur, Elindir.

[Dame] - Bonjour Monsieur, vous reste-t-il des potions contre la toux?

[Elindir] - Bien sûr. Attendez moi là, je vais vous en chercher.

Elindir monta dans la réserve et commença à fouiller afin de trouver la dite potion. Au bout de quelques minutes, il descendit la potion à la main et retourna derrière son guichet.

[Elindir] - Tenez madame, c'est cela que vous cherchez ?

[Dame] - Oui, je vous remercie... Combien coûte-t-elle ?

[Elindir] - Oh, ne vous faites aucun soucis pour le prix, ça ne vaut que cinq pièces d'or.

[Dame] - J'en prend trois petites fioles s'il vous plait.

Le sorcier sortit trois petites fioles de sa poche et y versa le liquide cuivré très concentré depuis sa grande fiole.

[Elindir] - Voilà, ce sera tout ?

[Dame] - Oui, je vous remercie, bonne fin de journée.

La femme partit et Elindir repris son travail. De nombreux clients continuèrent à passer au cours de la journée, tous aussi sympathiques les uns que les autres. Certains étaient étranges, d'autres parfaitement normaux. Le sorcier ne pouvait qu'être heureux de son travail. Il vivait bien et il faisait un boulot de contact qui lui plaisait. Son temps libre lui permettait de faire des recherches personnelles, que demander de mieux !